Participation économique des femmes et croissance inclusive : Analyses théoriques et perspectives pour le contexte marocain

Abstract

Cet article propose une analyse pluridisciplinaire de la participation économique des femmes au Maroc et de son rôle dans la croissance inclusive. Après avoir retracé l’évolution historique du travail féminin et passé en revue les principales théories (classiques et modernes), il met en évidence les facteurs culturels, institutionnels et économiques qui freinent encore l’intégration des femmes dans le marché du travail. Les données empiriques — issues de sources nationales (Haut-Commissariat au Plan), d’instances internationales et de programmes spécifiques comme « Min Ajliki » ou « We-Fi » — révèlent un taux d’activité féminin stagnant autour de 20 %, une concentration dans des secteurs faiblement rémunérés et des écarts salariaux persistants. Malgré des avancées législatives notables (Code du travail, Moudawana) et des initiatives ciblées (ADWA’, WAFIRA), l’impact demeure insuffisant en raison d’obstacles structuraux (manque de garde d’enfants, discriminations à l’embauche, informel prépondérant). L’étude souligne la nécessité d’une approche intégrée alliant réformes sociales, budgétisation sensible au genre et contrôle plus rigoureux de l’application des lois. Elle met également en exergue les bénéfices macroéconomiques et sociaux qui découleraient d’une plus forte participation féminine, conformément aux modèles de croissance endogène. Enfin, l’article formule des recommandations pour renforcer la coopération intersectorielle, promouvoir l’entrepreneuriat féminin et transformer progressivement les normes socioculturelles au profit d’une croissance réellement inclusive.