L’activité des femmes : Déterminants et impact sur la croissance : Analyse sur données de pays en développement
Abstract
La participation des femmes à la population active demeure inférieure à celle des hommes partout dans le monde. Il s’agit d’une forme persistante d’inégalité de genre incompatible avec le cinquième objectif de développement durable retenu par les Nations Unies, qui vise à éradiquer toutes les inégalités entre les sexes. Cette inégalité est plus forte dans les PED (pays en développement) et en particulier dans les pays à revenu intermédiaire tranche inférieure, ainsi que dans certaines régions telles que le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (MENA) et l’Asie du Sud.
Les écarts significatifs d’intégration des femmes à l'activité économique entre pays de niveau de revenu proche prouvent qu’il ne s’agit pas simplement d'un héritage de la société traditionnelle que l’augmentation du PIB par habitant suffit à redresser. Mais quels liens entretiennent la part des femmes dans la population active et le PIB par habitant au juste ?.
L’affiliation religieuse, mise en cause par de nombreux travaux, est-elle la seule explication de ce constat ? Ou existe-t-il d’autres variables susceptibles de rendre compte de ce phénomène ? L’urbanisation, l’éducation, la transition démographique, la culture patriarcale, la législation ou une économie de rente, par exemple. La faiblesse du taux d’activité des femmes n’est-elle pas une contrainte au développement économique, et en particulier à la croissance ? Autrement dit, ces pays peuvent-ils espérer atteindre des taux de croissance forts et durables avec les niveaux actuels de la participation des femmes au marché du travail ?.
Pour répondre à ces questions, nous réalisons des régressions sur données d’un panel de 91 pays en développement observé sur la période 1990-2018. Dans le premier modèle, nous essayons d’expliquer la part des femmes dans la population active, alors que dans le deuxième, nous tentons de modéliser la croissance du PIB par habitant. Les résultats de la régression indiquent que la part des femmes dans la population active et le PIB par habitant sont liés par une relation en U, dont le point d’inflexion correspond à un revenu par habitant d’environ 3100 $. Ils montrent également que l’affiliation religieuse n’a pas d'impact sur la participation des femmes à l’activité économique. En revanche, cette dernière est affaiblie par l’augmentation de la part des hydrocarbures dans les exportations.
La régression du taux de croissance du PIB par habitant sur différentes variables socioéconomiques et institutionnelles montre que ce dernier n’est pas affecté par la part des femmes dans la population active.
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Copyright (c) 2025 Fayou Hamid, Mohamed Mouad Didi Seddik, Fatima Ezzahra El Adraoui (Author)

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